Dermatologue

L’exercice libéral en dermatologie

Par le Dr Luc Sulimovic, dermatologue à Paris (19e), élu de l’URPS médecins libéraux Ile-de-France

Moins de 700 dermatologues libéraux exercent en Ile-de-France, et leur nombre devrait diminuer encore de 25 % dans les 5 ans à venir, compte tenu de l’âge moyen des praticiens en exercice et de la quasi non-installation de nouveaux dermatologues libéraux dans la région.

Pour une population francilienne d’environ 12 millions d’habitants, il y a ainsi un dermatologue pour 17 000 habitants (contre un pour 23 000 habitants dans le reste de la France métropolitaine).

La plupart exerce en cabinet isolé dans Paris intra-muros, mais près de 50 % en cabinet multidisciplinaire dans les départements périphériques.

Les dermatologues franciliens sont âgés en moyenne de 57 ans, avec 3 ans de moins pour les femmes qui représentent 66 % des effectifs.

Patientèle

Les dermatologues libéraux reçoivent des patients de tous âges : du nouveau né à la personne âgée. Cette patientèle est essentiellement féminine (environ 70 % de patients).

Pathologies traitées

Elles diffèrent de l’activité hospitalière, dont l’offre est très fournie en Ile-de-France, regroupant environ 150 praticiens hospitaliers (20 % du total des dermatologues IdF) et consacrée aux cas les plus graves de cancérologie, d’angiologie, d’infectiologie, d’immuno-dermatologie ou de génodermatoses.

La pratique de ville comporte une grande part d’activité clinique, mais aussi chirurgicale et esthétique.

Les demandes de consultation les plus fréquentes portent sur les verrues, l’acné, les naevi, les mycoses, le psoriasis, la dermatite atopique et les eczémas, les pathologies infectieuses (dont les IST).
La campagne de dépistage des cancers cutanés menée depuis 15 ans par le Syndicat national (SNDV) développe régulièrement le nombre de demandes dans ce domaine, où la pratique de la dermoscopie a permis un dépistage plus précis.

Dans toutes ces pathologies, l’éducation thérapeutique du patient est au premier rang.

Actes pratiqués

Les actes techniques comportent l’utilisation de la cryothérapie, de l’électrocoagulation, des lasers et de différentes sources de photothérapie (PUVA, photothérapies dynamiques).

La dermatologie chirurgicale est pratiquée par 75 % des dermatologues franciliens. Outre les biopsies, elle porte sur les carcinomes, les mélanomes et les tumeurs bénignes de la peau ; elle consiste en exérèses fusiformes, plasties, greffes.
Le suivi carcinologique est le plus souvent effectué par le dermatologue lui-même, dans les cas graves en alternance avec un service hospitalier.

L’activité esthétique porte sur diverses anomalies cutanées, sur le vieillissement spontané ou induit par le soleil, ou la réparation de divers préjudices ; certains actes  peuvent être pris en charge par l’assurance maladie, d’autres pas.
Le dermatologue est ainsi amené à traiter l’hypertrichose, la couperose, les mélasmas, et à utiliser dans diverses indications, les peelings, les injections de comblement ou la toxine botulique, les lasers.

Organisation de l’activité

Les dermatologues consultent habituellement sur rendez-vous.
Les délais de rendez-vous varient d’une à trois semaines, tendant à s’allonger dans les départements périphériques.

Leur activité est inférieure en volume à celle du reste des dermatologues de métropole :
-18 % d’actes cliniques,
– 40 % d’actes techniques.

Leurs revenus sont également moins élevés, en dépit d’une plus grande proportion de praticiens exerçant en honoraires libres (68 %).
La moyenne des revenus en 2010 était de 68 000 euros en secteur 1 et de 78 000 euros en secteur 2.
Après une importante baisse de revenus consécutive à l’instauration du parcours de soins, ces revenus augmentent progressivement depuis 3 ans grâce aux améliorations tarifaires obtenues par différents avenants conventionnels et à un meilleur relationnel avec les médecins traitants.

Elu de l’URPS médecins Ile-de-France dans cette spécialité

Dr Luc Sulimovic, dermatologue à Paris (19e)

[Mise à jour : 6 septembre 2021]