Plus de 80 internes en fin de cursus, chefs de cliniques et assistants sont venus participer à la "Soirée Remplacer et s’Installer» le 24 juin 2015 au FIAP Jean-Monnet.
Les débats étaient modérés par les présidents du SIHP*, Jules Gregory et du SCCAHP**, Dr Julien Lenglet.
La première partie de la soirée était consacrée aux règles et opportunités du remplacement, que l’on soit interne, assistant ou chef de clinique.
Vous pouvez télécharger la présentation ici.
Dans une deuxième partie, trois jeunes médecins, spécialistes l’un en cardiologie, le second en anesthésie et la troisième en radiologie, ont témoigné de leur installation et ont répondu aux questions de la salle.
* SIHP : Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris
** SCCAHP : Syndicat des Chefs de Clinique-Assistants des Hôpitaux de Paris
En décembre 2013, après trois ans de clinicat, il franchit le pas de l’installation et rejoint un cabinet de groupe dans le 20e arrondissement.
Quels choix avez-vous fait pour votre installation ?
J’ai décidé de m’installer dans un cabinet de groupe, tout en conservant trois vacations à l’hôpital, des consultations dans une clinique du 13e arrondissement et dans un établissement privé des Hauts-de-Seine. Ce qui me permet une grande diversité de mon exercice, notamment de ma patientèle, une grande flexibilité des horaires, de conserver des relations amicales à l’hôpital, bref de ne pas m’ennuyer.
Actuellement, j’exerce de 9h à 18h, 5 jours par semaine et je reçois entre 70 et 100 patients par semaine.
Avez-vous été confronté à des difficultés ?
Oui, concernant certaines tâches administratives. Je suis sorti de clinicat sans aucune formation sur la cotation des actes que j’ai apprise au fur et à mesure grâce à mes collègues. Par ailleurs, je me suis fait surprendre par les impôts. Rien n’est prélevé la première année mais le rattrapage a lieu la seconde année. Il faut l’anticiper.
Comment voyez-vous l’avenir ?
Aujourd’hui, je suis très satisfait de mon activité et je ne compte pas en changer. Je vais peut-être arrêter la clinique pour limiter mes déplacements.
Installé depuis avril 2013 dans un établissement privé spécialisé en chirurgie orthopédique.
Comment s’est fait le choix de votre installation ?
Très tôt j’ai su que je voulais m’installer en libéral et j’ai donc effectué dès mon internat des remplacements en région parisienne, en province, dans les Dom-Tom, les plus diversifiés possibles mais avec l’idée de m’installer en région parisienne.
Chef de clinique en secteur orthopédique de 2009 à 2011 à Henri Mondor, j’ai pris ensuite une année pour trouver le lieu d’installation qui me convienne, en effectuant des remplacements dans différents établissements en région parisienne. Fin 2012 j’ai eu une opportunité d’installation dans un établissement de la Générale de Santé, la Clinique Maussins-Nollet, pour succéder à un confrère partant à la retraite. Mon contrat me lie uniquement à l’établissement, auquel je reverse une redevance mensuelle.
Quelles sont les particularités de votre exercice ?
Cet établissement est spécialisé en chirurgie orthopédique : je travaille quatre jours et demi par semaine, du lundi au vendredi, avec une astreinte par semaine, dans une équipe de 6 anesthésistes. Je prends en charge une quarantaine de patients par semaine, de la consultation pré-anesthésie jusqu’au post-opératoire. Nous avons la chance d’avoir un partenariat avec l’hôpital St Antoine qui nous permet de recevoir des internes en formation dans le service.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes anesthésistes qui souhaitent s’installer ?
Vous avez l’embarras du choix ! Actuellement on compte 500 départs à la retraite pour 200 anesthésistes formés. Cette spécialité est de plus en plus sollicitée en chirurgie mais aussi en radiologie et cardiologie interventionnelles. Je conseillerais de prendre son temps, et d’effectuer des remplacements pendant un ou deux ans pour bien choisir son lieu d’installation.
Installée depuis 2012 dans un cabinet de groupe situé dans le 14e arrondissement, en secteur 2 avec un contrat d’accès aux soins
Quel a été votre parcours professionnel avant de vous installer en libéral ?
J’ai effectué mon internat et mon clinicat à Caen entre 2003 et 2008 et j’ai commencé à effectuer des remplacements dès 2006. Mon mari ayant trouvé un poste sur Paris, je l’ai suivi et n’avais donc pas à mon arrivée de connaissance ni de réseaux pour m’installer immédiatement.
J’ai donc commencé par effectuer des remplacements. Après 3 mois d’essai, j’ai décidé de m’installer dans le cabinet dans lequel j’exerce actuellement.
Quels sont les avantages et inconvénients d’après vous de l’exercice en libéral ?
J’ai toujours souhaité m’installer en libéral, depuis toute petite, et je ne regrette absolument pas mon choix. Je ne vois que des avantages. Ce mode d’exercice permet une grande liberté dans la gestion de son emploi du temps et ne présente pas les mêmes lourdeurs administratives que celles rencontrées à l’hôpital. Mon activité actuelle me permet une souplesse dans l’organisation de mon temps de travail. J’effectue environ 35 heures sur 3 jours et demie, avec des horaires décalés, ce qui permet de concilier parfaitement ma vie professionnelle avec ma vie privée. Par ailleurs, ce mode d’exercice permet une relation privilégiée avec les patients, au moment de la consultation notamment, et lorsqu’ils reviennent. Ce qui n’était pas le cas à l’hôpital.
Quels conseils donneriez-vous à un médecin qui hésite à s’installer en libéral ?
Il n’y pas de piège à éviter. Il ne faut pas hésiter à sauter le pas et s’installer, et se rapprocher de l’URPS et des anciens internes pour obtenir des conseils.
• Les Syndicats de jeunes médecins :
- Syndicat des Internes des Hôpitaux de Paris (SIHP)
- Syndicat des Chefs de Clinique-Assistants des Hôpitaux de Paris (SCCAHP)
• L’URPS médecins libéraux Ile-de-France
• Le Conseil Régional de l’Ordre des médecins d’Ile-de-France
Ludivine Protin
URPS médecins libéraux Ile-de-France
T. : 01 40 64 56 99
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